Nous irons dénicher l’espèce rare, ou celle spécifique au site, cachée parmi cette flore abondante le long de ces rives verdoyantes et fleuries qui puisent  leur beauté au fil de l’eau, là où elle prennent plaisir à se mirer. Nous allons découvrir une nature certes modelée par l’homme, mais auquel elle a su imposer son décor, pour le plaisir des promeneurs, des randonneurs, des botanistes, qui sont à leur affaire, et pour le plaisir des amateurs de la plaisance fluviale, dont les péniches glissent sans bruit, escortées par des colonies de canards sauvages qui barbotent en toute sécurité.

Ce petit monde se croise gaiement, échange des politesses aussi spontanées que joviales, et notre groupe ne passe pas inaperçu : il incite même à la curiosité. Le rythme de la marche est lent. Il s’arrête souvent et s’anime fréquemment. Ça disserte passionnément, agenouillé, debout, bouquins en mains, l’œil rivé sur la loupe ou le viseur de l’appareil photo. Ça mitraille, ça recense, ça discute, on inscrit en latin de préférence, au gré du temps qui s’écoule dans l’insouciance de l’heure du repas.

Cette sortie botanique, servie par une flore abondante et intéressante offrait également un intérêt scientifique et historique appréciable. Le Canal du Midi est inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. De nombreux ouvrages d’art jalonnent toute sa longueur. Dans le tronçon choisi pour cette sortie (5 kms), sept écluses distantes les unes des autres de quelques centaines de mètres, fonctionnent depuis plus de 300 ans. Parmi les curiosités architecturales on relève de nombreux ponts, dont le fameux « Pont Canal » qui a servi de cadre au film « Le Petit Baigneur », dans lequel Louis de Funès tient le rôle principal.

Ce jour-là, nos botanistes ont bien accompli le leur, de rôle, pour leur plus grande joie et nous espérons, pour les absents, à qui nous offrons ces espèces éparses, livrées en vrac sur une liste négligemment abandonnée pour fleurir ce récit